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Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/31

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gobelets n’étaient que le prélude d’autre chose, et par un prologue fort bien tourné, le nouveau maître Gonin annonça qu’il avait en outre le talent de prédire l’avenir par la cartomancie, la chiromancie, et les nombres pythagoriques ; ce qui ne pouvait se payer, mais qu’il ferait pour un sol, dans la seule vue d’obliger. En disant cela, il battait un grand jeu de cartes, et son singe, qu’il nommait Pacolet, les distribua ensuite avec beaucoup d’intelligence à tous ceux qui tendirent la main.

Quand il eut satisfait à toutes les demandes, son maître appela successivement les curieux dans la demi-lune par le nom de leurs cartes, et leur prédit à chacun leur bonne ou mauvaise fortune, tandis que Pacolet, à qui il avait donné un oignon pour loyer de son service, amusait la compagnie par les contorsions que ce régal lui occasionnait, enchanté à la fois et malheureux, riant de la bouche et pleurant de l’œil, faisant à chaque coup de dent un grognement de joie et une grimace pitoyable.

Eustache Bouteroue, qui avait pris une carte aussi, se trouva le dernier appelé. Maître Gonin regarda avec attention sa longue et naïve