Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/41

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à la Saint-Martin, nous viendrons à Paris remplacer le régiment de M. d’Humières, et alors je pourrai vous voir tous les jours et indéfiniment.

Eustache examinait l’arquebusier à cheval, tant qu’il pouvait le faire sans rencontrer ses regards, et, décidément, il le trouvait hors de toutes les proportions physiques qui conviennent à un neveu.

― Quand je dis tous les jours, reprit ce dernier, je me trompe ; car il y a, le jeudi, la grande parade… Mais nous avons la soirée, et, de fait, je pourrai toujours souper avec vous ces jours-là.

― Est-ce qu’il compte y dîner avec les autres ? pensa Eustache… Mais vous ne m’aviez point dit, demoiselle Goubard, que monsieur votre neveu était si…

― Si bel homme ? Oh ! oui, comme il a renforcé ! Dame, c’est que voilà sept ans que nous ne l’avions vu, ce pauvre Joseph ; et, depuis ce temps-là, il a passé bien de l’eau sous le pont…

― Et, à lui, bien du vin sous le nez, pensa le commis, ébloui de la face resplendissante de son neveu futur ; on ne se met pas la figure