Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/59

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que c’était la chose du monde la moins fâcheuse, mais qu’il avait bien fait de s’adresser à lui. ― C’est un charme que vous demandez, ajouta-t-il, un charme magique pour vaincre votre adversaire à coup sûr ; n’est-ce pas cela qu’il vous faut ?

― Oui-dà, si cela se peut.

― Bien que tout le monde se mêle d’en composer, vous n’en trouverez nulle part d’aussi assurés que les miens ; encore ne sont-ils pas, comme d’aucuns, formés par art diabolique ; mais ils résultent d’une science approfondie de la blanche magie, et ne peuvent, en aucune façon, compromettre le salut de l’âme.

― Bon cela, dit Eustache, autrement je me garderais d’en user. Mais combien coûte votre œuvre magique ? car encore faut-il que je sache si je la pourrai payer.

― Songez que c’est la vie que vous achetez là, et la gloire encore par-dessus. Ce point convenu, pensez-vous que, pour ces deux choses excellentes, on puisse exiger moins que cent écus ?

― Cent diables pour t’emporter ! grommela Eustache, dont la figure s’obscurcit ; c’est plus