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Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/84

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l’égard de maître Chevassut, si bien que cet homme tira, en jurant Dieu, un large couteau qu’il portait toujours sous ses vêtements, et en deux coups abattit la main possédée.

Elle fit un bond prodigieux et tomba sanglante au milieu de la foule, qui se divisa avec frayeur ; alors, faisant encore plusieurs bonds par l’élasticité de ses doigts, et comme chacun lui ouvrait un large passage, elle se trouva bientôt au pied de la tourelle du Château-Gaillard ; puis, s’accrochant encore par ses doigts comme un crabe aux aspérités et aux fentes de la muraille, elle monta ainsi jusqu’à l’embrasure où le bohémien l’attendait.

Belleforest s’arrête à cette conclusion singulière et termine en ces termes : « Cette aventure annotée, commentée et illustrée, fit pendant longtemps l’entretien des belles compagnies, comme aussi du populaire, toujours avide des récits bizarres et surnaturels ; mais c’est peut-être encore une de ces baies bonnes pour amuser les enfants autour du feu, et qui ne doivent pas être adoptées légèrement par des personnes graves et de sens rassis. »