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Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/89

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Enfin, un sergent de la prévôté, plus hardi que les autres, offrit de pénétrer dans la cave maudite, moyennant une pension reversible, en cas de décès, sur une couturière nommée Margot.

C’était un homme brave et plus amoureux que crédule. Il adorait cette couturière, qui était une personne bien nippée et très économe, on pourrait même dire un peu avare, et qui n’avait point voulu épouser un simple sergent, privé de toute fortune.

Mais en gagnant la pension, le sergent devenait un autre homme.

Encouragé par cette perspective, il s’écria : « qu’il ne croyait ni à Dieu ni à diable, et qu’il aurait raison de ce bruit. »

— À quoi donc croyez-vous ? lui dit un de ses compagnons.

— Je crois, répondit-il, à M. le lieutenant criminel et à M. le prévôt de Paris.

C’était trop dire en peu de mots.

Il prit son sabre dans ses dents, un pistolet à chaque main, et s’aventura dans l’escalier.

Le spectacle le plus extraordinaire l’attendait en touchant le sol de la cave.