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Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/93

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Et maintenant, allez, ô jeunes filles ! allez-vous-en danser à la Chartreuse… sur l’emplacement du château de Vauvert !

Cependant l’enfant grandissait, sinon en vertu, du moins en croissance. Deux choses contrariaient ses parents : sa couleur verte, et un appendice caudal, qui semblait n’être d’abord qu’un prolongement du coccyx, mais qui peu à peu prenait les airs d’une véritable queue.

On alla consulter les savants, qui déclarèrent qu’il était impossible d’en opérer l’extirpation sans compromettre la vie de l’enfant. Ils ajoutèrent que c’était un cas assez rare, mais dont on trouvait des exemples cités dans Hérodote et dans Pline le jeune. On ne prévoyait pas alors le système de Fourier.

Pour ce qui était de la couleur, on l’attribua à une prédominance du système bilieux. Cependant on essaya de plusieurs caustiques pour atténuer la nuance trop prononcée de l’épiderme, et l’on arriva, après une foule de lotions et frictions, à l’amener tantôt au vert-bouteille, puis au vert d’eau, et enfin au vert-pomme. Un instant la peau sembla tout à fait blanchir, mais le soir elle reprit sa teinte.