Page:Nerval - Le Rêve et la Vie, Lévy, 1868.djvu/196

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effet, partager les hommages rendus à Osiris. — Elle ne portait pas les cheveux ras comme le reste du clergé, mais les avait, au contraire, longs et bouclés.

Une chose également très-caractéristique pour la représentation d’Isis, c’est ce que la prêtresse tenait dans les mains. — De la droite, elle soulevait ce fameux instrument que les Grecs nommaient sistron et les Égyptiens kemkem. — La tristesse, à l’occasion de la mort d’Osiris, et la joie lorsqu’il était retrouvé, tels étaient les principaux points de la religion égyptienne dans la période qui suivit la conquête des Perses, Pour toutes les litanies de tristesse et de joie qui étaient chantées lors de ces grandes fêtes, c’était le sistre d’Isis qui marquait la mesure. — Un sistre bien fait devait, en mémoire des quatre éléments, avoir quatre petits bâtons. — On peut croire que jamais le sistre ne s’agitait sans rappeler le souvenir de la mort et de la résurrection d’Osiris. De la main gauche, la prêtresse tenait un arrosoir, par lequel on voulait signifier la fécondité que le Nil procurait à la terre. — Isis y puisait de l’eau pour les besoins du culte et aussi pour la fécondation du sol. — Car, si Osiris est la force des eaux, Isis est la force de la terre et passe pour le principe de la fertilité.

Le prêtre qui chantait les hymnes et les prières, ou préchantre, jouissait d’une estime particulière. Il se tenait sur le degré inférieur du temple, au milieu de la double rangée du peuple, et dirigeait l’ensemble au moyen d’un bâton en forme de sceptre. Les Grecs nommaient ce liturge au maître de la chapelle du culte d’Isis, le chanteur ou le chanteur d’hymnes, (odos, hymnodos). Il rappelle les rhabdodes et rhapsodes, qui chantaient, un bâton de laurier à la main.

Apulée parle, en plusieurs endroits, des flûtes et cornets qui, dans les cérémonies d’Isis et d’Osiris, par des modulations lamentables on joyeuses, mettaient les assistants dans des dispositions d’esprit convenables ; cette musique provenait d’une sorte de flûte dont on attribuait l’invention à Osiris. — Un autre personnage qui terminait la rangée des fidèles de l’autre