— On ne brûle que les voitures.
— Très-bien ! continuez. Mais la bibliothèque ?
— On n’y a pas touché… Ensuite, qu’est-ce que vous demandez ?
— Je demande que l’on respecte l’édition en quatre volumes du Perceforest, — un héros d’autrefois… édition unique, avec deux pages transposées et une énorme tache d’encre au troisième volume.
On lui répondit :
— Montez au premier.
Au premier, il trouva des gens qui lui dirent :
— Nous déplorons ce qui s’est fait dans le premier moment… On a, dans le tumulte, abîmé quelques tableaux…
— Oui, je sais, un Horace Vernet, un Gudin… Tout cela n’est rien : — le Perceforest ?…
On le prit pour un fou. Il se retira et parvint à découvrir la concierge du palais, qui s’était retirée chez elle.
— Madame, si l’on n’a pas pénétré dans la bibliothèque, assurez-vous d’une chose : c’est de l’existence du Perceforest, — édition du seizième siècle, reliure en parchemin, de Gaume. Le reste de la bibliothèque, ce n’est rien… mal choisi ! — des gens qui ne lisent pas ! — Mais le Perceforest vaut quarante mille francs sur les tables.
La concierge ouvrit de grands yeux.
— Moi, j’en donnerais, aujourd’hui, vingt mille… malgré la dépréciation des fonds que doit amener nécessairement une révolution.
— Vingt mille francs !
— Je les ai chez moi. Seulement ce ne serait que pour rendre le livre à la nation. C’est un monument.
La concierge étonnée, éblouie, consentit avec courage à