Page:Nerval - Les Filles du feu.djvu/185

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Enfin vous voilà donc, — Ma belle mariée, — Enfin vous voilà donc — A votre époux liée, — Avec un long fil d’or — Qui ne rompt qu’à la mort !

Quoi de plus pur d’ailleurs comme langue et comme pensée ; mais l’auteur de cet épithalame ne savait pas écrire, et l’imprimerie nous conserve les gravelures de Collé, de Piis et de Panard !

Les richesses poétiques n’ont jamais manqué au marin, ni au soldat français, qui ne rêvent dans leurs chants que filles de roi, sultanes, et même présidentes, comme dans la ballade trop connue :

C’est dans la ville de Bordeaux — Qu’il est arrivé trois vaisseaux, etc.

Mais le tambour des gardes-françaises, où s’arrêtera-t-il, celui-là ?

Un joli tambour s’en allait à la guerre, etc.

La fille du roi est à sa fenêtre, le tambour la demande en mariage : « Joli tambour, dit le roi, tu n’es pas assez riche ! — Moi ? dit le tambour sans se déconcerter,

J’ai trois vaisseaux sur la mer gentille, — L’un chargé d’or, l’autre de perles fines, — Et le troisième pour promener ma mie !

— Touche là, tambour, lui dit le roi, tu n’auras pas ma fille ! — Tant pis ! dit le tambour, j’en trouverai de plus gentilles !...»

Après tant de richesses dévolues à la verve un peu gasconne