Page:Nerval - Les Filles du feu.djvu/277

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là, je venais de voir le soleil se coucher derrière le Pausilippe, en jetant sur Ischia le bord de son manteau rougeâtre ; la mer noircissait dans le golfe, et les voiles blanches se hâtaient vers la terre comme des colombes attardées… Vous voyez, je suis un triste rêveur, mes lettres ont dû vous l’apprendre, mais vous n’entendrez plus parler de moi, je le jure, et vous dis adieu.

CORILLA. Vos lettres… Tenez, tout cela a l’air d’un imbroglio de comédie, permettez-moi de ne m’y point arrêter davantage ; seigneur Marcelli, veuillez reprendre mon bras et me reconduire en toute hâte chez moi. (Fabio salue et s’éloigne.)

MARCELLI. Chez vous, madame ?

CORILLA. Oui, cette scène m’a bouleversée !… Vit-on jamais rien de plus bizarre ? Si la place du Palais n’est pas encore déserte, nous trouverons bien une chaise, ou tout au moins un falot. Voici justement les valets du théâtre qui sortent ; appelez un d’entre eux…

MARCELLI. Holà ! quelqu’un ! par ici… Mais, en vérité, vous sentez-vous malade ?

CORILLA. A ne pouvoir marcher plus loin…


FABIO, MAZETTO, LES PRÉCÉDENTS.

FABIO, entraînant Mazetto. Tenez, c’est le ciel qui nous l’amène ; voilà le traître qui s’est joué de moi.

MARCELLI.