Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/350

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carmentales, fêtes où l’on prie pour la santé des enfants, et qui ne peuvent être célébrées que par les femmes chastes. (De quel front, s’écrie Quintus Aucler, les adultères et les débauchées oseraient-elles, ce jour-là, se présenter aux temples des dieux et prier pour des enfants illégitimes !)

Le dernier mois, qui correspond en partie à février, est dédié à Neptune. Le quinze des calendes, on fête les lupercales, dédiées à Pan. C’est alors que des jeunes gens se répandent dans la ville et frappent les femmes avec des lanières tirées de la peau des victimes, afin de leur donner de la fécondité. Les terminales finissent l’année. On visite les bornes des champs, et les voisins prennent Hermès à témoin de leur bonne intelligence.

On voit que dans l’année païenne, dont Quintus Aucler proposait le rétablissement, les jours de fête ne manquaient pas. À ces féries obligées, il venait encore s’en joindre d’autres, dites conceptives, et dont les points devaient varier selon que les saisons étaient plus ou moins hâtives. Telles étaient les ambarvales, les amburbiales, le grand Lustre, qui ne revient que tous les cinq ans, fête de purification générale, où l’on se prépare à la célébration des dionysiaques, — les féries sémentives, les paganales, la naissance d’Iacchus, la délivrance des couches de Minerve, ainsi que les fêtes du solstice et de l’équinoxe.

Les familles devaient aussi avoir leurs fêtes. Chacun, à l’anniversaire de sa naissance, devait sacrifier un porc à son génie. Les pauvres pouvaient se contenter de lui offrir du vin et des fleurs. Il y avait aussi des sacrifices de bout de l’an pour les âmes des parents morts et pour les dieux Mânes, puis des novembdiales, quand on se croyait menacé de quelque malheur, et des lectisternes pendant les-