Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/353

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C’est donc un culte vieux comme le monde que l’apostasie de Clovis est venue renverser pendant une misérable quinzaine de siècles. — « Et encore, s’écrie-t-il, si les barbares avaient compris que le dieu nouveau qu’ils imposaient par l’épée n’était autre que Chris-na, le Bacchus indien, — c’est-à-dire le troisième Bacchus des Mystères d’Éleusis, qu’on appelait Iacchus, pour le distinguer de Dionisius et de Zagréus, ses frères ! — Mais ils n’ont pas su reconnaître dans leur dieu le favori de Cérès, le Ιησους couronné de pampres, — et sans se préoccuper du symbole, ils en ont seulement gardé le rite consécratif du pain et du vin ; ignorants tous, — les barbares comme les Pères de l’Eglise, — autres barbares, dont les œuvres naïves ont été refaites par des sophistes gagés ! »

C’est à ce point de vue que Quintus Aucler recommande aux néo-païens une certaine tolérance pour les croyants spéciaux d’Iacchus-Iésus, plus connu en France sous le nom de Christ. Imbu des principes de Rome, il ne fermait son panthéon à aucun dieu. En effet, selon lui, ce n’est pas comme chrétienne que l’ancienne Église avait été persécutée, mais comme intolérante et profanatrice des autres cultes.

IV.
les rites.

On peut s’étonner aujourd’hui de la nouveauté rétrospective de ces idées, — mais il fallait certainement qu’un