Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/352

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ont ce rapport avec l’homme de n’avoir ni arme ni vêtement naturels. » — Entre les plantes, il est bon de s’abstenir des fèves, qui sont consacrées aux morts.

« C’est ainsi, ajoute Quintus Aucler, que nous en avons toujours usé dans notre famille, dont l’origine remonte aux races hiérophantiques. » Il ne doute pas de la pureté de sa généalogie romaine, dont les rejetons ont traversé les siècles sans se mêler aux familles profanes, parce que les dieux, dans leurs desseins, le gardaient lui-même pour renouveler un culte opprimé si longtemps. Il profite de cette digression pour louer sa femme de sa fidélité aux observances du culte, et même son fils, qui doit un jour transmettre au monde le dépôt confié à ses ancêtres depuis l’époque où la civilisation gallo-romaine céda aux armes de Clovis.

À dater de ce moment, nous commençons à comprendre l’existence de cette famille hiérophantique, conservée à travers les siècles. « Les secrets de l’astrologie, dit Quintus Aucler, sont les mêmes que ceux de la religion ; ainsi, les dieux qui président aux mois de l’année correspondent également aux signes du zodiaque. Les dieux celtiques, traduits de la langue de nos aïeux gaulois, se trouvent être, en réalité, les mêmes que ceux du calendrier romain. La semaine en est composée : Moontag (lundi) est le jour de la Lune ; Tues-Tag (mardi) est le jour de Mars ; Wednes-Tag, le jour de Mercure ; Theuus-Tag, le jour de Jupiter ; Frey-Tag, le jour de Vénus ; Saders-Tag, celui de Saturne, et Sun-Tag est le jour du soleil. — Ceci en langage indien, particulier aux primitives tribus celtiques émigrées des hauts plateaux de l’Asie, se rend par : Tinguel, Ghervai, Boudda, Viagam, Velli, Sani, Nair, qui expriment les divinités correspondantes. »