Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/357

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vieux maîtres des sciences cabalistiques et spagyriques, étaient encore étudiés avec ferveur.

Si l’on avait cru aux influences des planètes, — signalées encore par les noms et par les attributs des dieux antiques, même pendant le règne du christianisme, — il était naturel qu’à défaut de religion positive, on retournât à leur culte. Aussi Aucler consacre-t-il bien des pages à la description du pouvoir matériel des astres. Il ne craint pas moins le furieux Mars que le froid Saturne. Mercure l’inquiète parfois. Vénus n’a pas une très bonne influence sur le globe, depuis que ses autels sont négligés… Quant à Jupiter, il est trop grand pour se souvenir des outrages. Il suffit de lui consacrer les plantes et les pierres qui lui appartiennent : le chêne et le peuplier, le lys et la jusquiame, l’hyacinthe et le béril. Saturne aime le plomb et l’aimant, et, parmi les herbes, l’asphodèle. Vénus a la violette, la verveine et le polithricon ; son métal est le cuivre ; ses animaux sont le lièvre, le pigeon et le passereau. — Quant à Apollon, il a toujours eu, comme on sait, une influence particulière sur le coq, sur l’héliotrope et sur l’or. — Tout se suit ainsi ; il n’est rien dans les trois règnes de la nature qui échappe à l’influence des dieux ; — les libations, les consécrations et sacrifices se composent donc d’éléments analogues à l’influence de chaque divinité.

Les divinités placées dans les astres n’agissent pas seulement sur les diverses séries de la création, mais elles président aux destinées par les conjonctions de leurs astres, qui influent sur le sort des hommes et des peuples. — Il serait trop long de suivre l’auteur dans l’explication des triplicités et des cycles millénaires qui minent les grandes révolutions d’empires. Toute cette doctrine platonicienne est connue, d’ailleurs, depuis longtemps.