Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/74

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neveu du feu comte son époux, a eu le malheur d’être arrêté près de Sens pour le sieur abbé de La Bourlie, envoyé prétendu de M. de Marlborough, afin d’encourager les fauxçonniers répandus dans la Bourgogne et dans la Champagne, et tâcher d’y pratiquer une espèce de rébellion. »

La comtesse indiquait ensuite la fausseté de cette arrestation, et peignait les souffrances qu’avait dû subir un fidèle sujet comme le comte abbé de Bucquoy, confondu avec des révoltés et retenu d’abord dans la prison de Soissons avec les gens coupables de l’enlèvement de M. de Berringhen[1].

La comtesse tâche ensuite de faire valoir le courage qu’a eu son neveu de s’échapper de la Bastille, sans aucun éclat, le 5 mai, au prix de beaucoup de sueurs et de travaux… Cependant arrivé en lieu étranger, il demande à faire valoir son innocence, protestant qu’il est un des plus zélés sujets du roi, mais, « de ces sujets à la Fénelon, qui vont droit à la vérité, où le prince trouve cette gloire qui ne doit son éclat qu’à la vertu… »

La comtesse fait encore observer « qu’il serait bon que les écrous de son neveu fussent partout rayés et biffés, à Sens, à Soissons, au For-l’Évêque et à la Bastille, et qu’il fût rétabli dans tous ses droits, honneurs, prérogatives et dignités, et qu’on lui restituât plus de six cents pistoles qui lui avaient été enlevées dans ses divers emprisonnements. » Elle fait remarquer aussi que le valet de chambre et la servante de son neveu, Fournier et Louise Deputs, ont emporté deux mille écus qu’il possédait au moment de son évasion.

  1. La Biographie universelle de Michaud dit M. le Premier. Le livre semi-allemand publié à Francfort, qui contient l’histoire originale de l’abbé de Bucquoy, nous fournit cet autre nom.