« Les lanternes ont été posées sous les guichets du Louvre suivant votre intention, et je tiendrai la main à ce qu’elles soient allumées tous les soirs. »
La phrase était terminée ainsi dans l’écriture du secrétaire, qui avait copié le rapport. Une autre main moins exercée avait ajouté à ces mots : « allumées tous les soirs, » ceux-ci : « fort exactement. »
À la marge se retrouvaient ces mots, de l’écriture évidemment du ministre Pontchartrain : « L’on ne peut trop. »
La même note que pour l’abbé de Bucqouy.
Cependant, il est probable que M. de Pontchartrain variait ses formules.
Voici autre chose :
« J’ai fait dire aux marchands de la foire Saint-Germain qu’ils aient à se conformer aux ordres du roy, qui défendent de donner à manger durant les heures qui conviennent à l’observation du jeusne, suivant les règles de l’Église. »
Il y a seulement à la marge ce mot au crayon : « Bon. »
Plus loin, il est question d’un particulier, arrêté pour avoir assassiné une religieuse d’Évreux. On a trouvé sur lui une tasse, un cachet d’argent, des linges ensanglantés et un gand. Il se trouve que cet homme est un abbé (encore un abbé !) ; mais les charges se sont dissipées selon M. d’Argenson, qui dit que cet abbé est venu à Versailles pour y solliciter des affaires qui ne lui réussissent pas, puisqu’il est toujours dans le besoin.
« Aincy, ajoute-t-il, je crois qu’on peut le regarder comme un visionnaire plus propre à renvoyer dans sa province qu’à tolérer à Paris, où il ne peut être qu’à charge au public. »
Le ministre écrit au crayon : « Qu’il luy parle auparavant. » Terribles mots, qui ont peut-être changé la face de l’affaire du pauvre abbé.
Et si c’était l’abbé de Bucquoy lui-même ! — Pas de nom ; seulement ce mot : Un particulier. — Il est question plus loin