— Je comprends, dit-il enfin ; c’est pour un roman historique, genre Dumas.
— Je n’en ai jamais fait ; je n’en veux pas faire : je ne veux pas grever les journaux où j’écris de quatre ou cinq cents francs par jour de timbre… Si je ne sais pas faire de l’histoire, j’imprimerai le livre tel qu’il est !
Il hocha la tête et me dit :
— Nous l’avons.
— Ah !
— Je sais où il est. Il fait partie du fonds de livres qui nous est venu de Saint-Germain des Prés. C’est pourquoi il n’est pas encore catalogué… Il est dans les caves.
— Ah ! si vous étiez assez bon…
— Je vous chercherai cela : donnez-moi seulement quelques jours.
— Je commence le travail après-demain.
— Ah ! c’est que tout cela est l’un sur l’autre : c’est une maison à remuer. Mais le livre y est : je l’ai vu.
— Ah ! faites bien attention, dis-je, à ces livres du fonds de Saint-Germain des Prés, à cause des rats !… Ou en a signalé tant d’espèces nouvelles sans compter le rat gris de Russie venu à la suite des Cosaques ! Il est vrai qu’il a servi à détruire le rat anglais ; mais on parle à présent d’un nouveau rongeur arrivé depuis peu. C’est la souris d’Athènes. Il paraît qu’elle peuple énormément, et que la race a été apportée dans des caisses envoyées ici par l’Université que la France entretient à Athènes…
Le conservateur sourit de ma crainte et me congédia en me promettant tous ses soins.
Il m’est venu encore une idée : la bibliothèque de l’Arsenal est en vacances ; mais j’y connais un conservateur. Il est à Paris : il a les clefs. Il a été autrefois très-bienveillant pour moi, et voudra bien me communiquer exceptionnellement ce livre, qui est de ceux que sa bibliothèque possède en grand nombre.