Je me suis entièrement trompé en rapportant la réponse d’un substitut à la question qui lui était faite touchant le roman-feuilleton. C’était sans doute un substitut de province en vacances, qui n’exposait qu’une opinion privée dans un salon quelconque, ou, certes, il n’a pu conquérir l’assentiment des dames.
Par bonheur, j’ai pu m’adresser au substitut officiel chargé des questions relatives aux journaux, et il m’a été dit que « l’appréciation des délits relatifs au roman-feuilleton ne concernait nullement le parquet. »
Le parquet n’agit que d’après les déclarations de contraventions qui lui sont faites par la direction du Timbre, — lequel a des agents chargés d’apprécier le cas où un simple feuilleton pourrait mériter le titre de roman et se trouver soumis aux exigences du timbre.
Rassurons-nous donc pour le présent, — sans oublier qu’il nous faut encore aller consulter la direction du Timbre, laquelle ressort de l’administration de l’enregistrement et des domaines.
Je suis encore obligé de parler de moi-même et non de l’abbé de Bucquoy. La compensation est mince. Il faut cependant que le public admette que l’impossibilité où nous sommes d’écrire du roman nous oblige à devenir les héros des aventures qui nous arrivent journellement, comme à tout homme, et dont l’intérêt est sans doute fort contestable le plus souvent.
Enfin, nous nous essayons sur un terrain mobile et glissant, il faut donc nous guider ou nous avertir…