Au bout de la septième année,
Son père vint la visiter.
— Bonjour, ma fille !… comme vous en va ?
— Ma foi, mon père,… ça va bien mal ;
J’ai les pieds pourris dans la terre,
Et les côtés mangés des vers.
— Ma fille, il faut changer d’amour…
Ou vous resterez, dans la tour.
— J’aime mieux rester dans la tour,
Mon père, que de changer d’amour.
Nous venons de voir le père féroce : voici maintenant le père indulgent.
Il est malheureux de ne pouvoir vous faire entendre les airs, qui sont aussi poétiques que ces vers, mêlés d’assonances, dans le goût espagnol, sont musicalement rhythmés :
Dessous le rosier blanc
La belle se promène…
On a gâté depuis cette légende en y refaisant des vers, et en prétendant qu’elle était du Bourbonnais. On l’a même dédiée, avec de jolies illustrations, à l’ex-reine des Français… Je ne puis vous la donner entière ; voici encore les détails dont je me souviens :
Trois capitaines passent à cheval près du rosier blanc.
Le plus jeune des trois
La prit par sa main blanche :
— Montez, montez, la belle,
Dessus mon cheval blanc…
On voit encore, par ces quatre vers, qu’il est possible de ne pas rimer en poésie ; c’est ce que savent les Allemands, qui, dans certaines pièces, emploient seulement les longues et les brèves, à la manière antique.
Les trois cavaliers et la jeune fille, montée en croupe derrière le plus jeune, arrivent à Senlis. « Aussitôt arrivés, l’hôtesse la regarde » :
— Entrez, entrez, la belle ;
Entrez sans plus de bruit.