rompre le principal récit. Quand il eut imaginé de s’échapper par une lucarne des combles, il trouva une difficulté dans la porte cadenassée qui fermait le cabinet où il fallait entrer d’abord. Les outils lui manquaient ; il eut alors l’idée de brûler la porte. Le concierge lui avait permis de faire sa cuisine dans sa chambre et lui avait vendu des œufs,… du charbon et un briquet.
C’est avec ces moyens qu’il put mettre le feu à la porte du cabinet, ne voulant y faire qu’une ouverture par laquelle il pût passer. Les flammes allant trop haut et risquant d’incendier le toit, il trouva à propos un pot à eau pour les éteindre ; mais il faillit être asphyxié par la fumée et brûla une partie de ses vêtements.
Il était bon d’expliquer ceci pour faire comprendre ce qui lui arriva après qu’il eut pris pied sur le quai du Louvre. Sa descente à travers les grilles hérissées de fer et les chevaux de frise avait ajouté maints accrocs aux brûlures de ses vêtements ; de sorte que plusieurs marchands qui, au point du jour, ouvraient leurs boutiques, s’aperçurent bien de son désordre. Mais personne ne souffla mot ; seulement, quelques polissons le suivirent en faisant des huées. Une grosse pluie qui survint les dispersa.
L’abbé, grâce à cette diversion qui retenait en outre les sentinelles dans leur guérite, prit par la rue des Bourdonnais, gagna le quartier Saint-Eustache et arriva enfin près de la halle, où il trouva un cabaret ouvert.
L’état de ses vêtements, auquel il n’avait pas encore fait grande attention, lui attira des railleries ; il ne répondit rien, paya l’hôte et chercha un asile sûr. Il n’eût pas fait bon pour lui de se rendre chez sa tante, la comtesse douairière de Bucquoy ; mais il se souvint de la demeure d’une parente d’un de ses domestiques qui logeait à l’Enfant-Jésus, près des Madelonnettes.
L’abbé arriva de bonne heure chez cette femme et lui dit qu’il venait de province et que, passant par la forêt de Bondy,