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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

haï l’assassinat politique, qui n’amène jamais que le contraire du résultat qu’on en attend.

Le fanatisme qui a guidé la main de Carl Sand ou celle de Charlotte Corday, glorieux peut-être au point de vue individuel, est d’une influence funeste quand il est prêché par des associations. Tenant compte de la facilité des erreurs humaines, j’ai supposé un honnête homme, ami de la justice et du progrès, qui essaie, d’un côté, de modérer les esprits trop impatients, et qui, de l’autre, refuse de s’associer à une réaction aveugle. — La politique n’étant pas un motif suffisant d’émotion quand on ne l’emploie pas à servir les passions d’un parti, j’ai cherche principalement à porter l’intérêt sur la situation respective du mari, de la femme et de ramant. Là est la moralité, qui se trouvait encore assez neuve à l’époque où la pièce a été représentée.

Voici le trait qui m’a fourni le dénoûment et qui me permet d’échapper au reproche d’avoir travesti l’affaire de Sand. L’événement qu’on va lire eut lieu deux mois plus tard.

Francfort. « Le 1er  juillet un jeune homme d’environ vingt-huit ans, nommé Lœning, se présenta à Schwalbach chez M. Ibell, président de la régence et qui jouit de la contiance du duc. Après avoir converse quelque temps avec lui, Lœning tira un poignard et chercha à en percer la poitrine du président. Celui-ci esquiva le coup, qui se perdit