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LORELY

ne pouvions oublier que l’effort suprême des associations d’étudiants s’était dirigé contre la France. Les sentiments avaient changé depuis et nous étaient devenus sympathiques. C’est pourquoi l’impartialité m’était commandée dans l’étude de mœurs que j’entreprenais.

Il est donc inutile de chercher un éloge ou un blâme des associations de la Jeune Allemagne dans le simple tableau historique que j’ai voulu présenter.

Lorsque la pièce fut jouée à Paris, s’échappant avec peine des griffes du ministère, et mutilée dans certaines parties, la critique, très bienveillante d’ailleurs, lui reprocha de n’offrir à l’esprit qu’une conclusion empreinte de scepticisme. — Le même reproche pourrait être adressé aux drames historiques de Shakespeare, à Wallenstein ou à Goëtz de Berlichingen. — En Espagne, la traduction eut, vers cette époque, un succès immense sur les théâtres, parce qu’on voulait retrouver dans le type de Léo Burckart le caractère d’Espartero, alors disgracié.

Certains écrivains se sont isolés assez des passions humaines pour que l’on ait pu voir défiler dans leurs œuvres les figures changeantes que l’imagination d’Hamlet dessinait dans les nuages. Il ne m’appartient pas de monter si haut. Et d’abord ce n’est ni Kotzebue, ni Sand, que j’ai voulu peindre, ni aucun personnage défini. Seulement j’ai toujours