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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

voir à l’émeute qu’on ne la craint pas, ou plutôt que l’on compte sur sa galanterie, cette émigration en masse a été partout le prétexte de réunions charmantes, de banquets et de bals chez les principaux seigneurs des environs.

léo. Cela est fort prudent et de fort bon goût.

diana. Il y a notamment ce soir une fête ravissante dans le château de la grande duchesse ; le prince n’étant pas à la résidence, c’est le plus brillant rendez-vous qu’on puisse se donner. Vous êtes attendus, vous souperez, vous danserez, et puis l’on vous trouvera un appartement ; après quoi, vous ferez demain votre entrée dans la ville, pacifiée et délivrée pour longtemps de toute université, car j’espère bien que ces messieurs seront renvoyés à leurs parents. Voici vos deux lettres d’invitation.

léo. Tout cela est fort bien arrangé ; mais il faut, moi, que je me rende à la ville. Puisque vous avez tant de bontés, madame, emmenez ma femme au château ; qu’elle s’amuse, qu’elle danse, si elle n’est pas trop fatiguée de sa route. Moi, je pars, je vais voir un peu ce qui se passe là-bas.

marguerite. Mon Dieu ! Léo, me laisser ainsi seule ; mais je ne te quitterai pas. Non, je t’accompagnerai à la ville, quoi qu’il puisse arriver !

léo. Ce n’est pas l’occasion de faire preuve de dévouement. Ce que nous propose ton amie est fort simple, et je l’en remercie de tout mon cœur. Tu