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LORELY

iras au bal, parce qu’il faut que la femme d’un homme d’État s’habitue à faire bonne contenance dans les instants difficiles ; parce que, depuis une heure, je brûle d’être dans la ville, et que c’est toi seulement qui me… eh ! oui, qui m’embarrasses, qui me gènes… Tu ne peux rester ici, les étudiants y viennent. Va à cette fête, résigne-toi ; dans la nuit, j’irai vous rejoindre et vous porter des nouvelles.

marguerite. Ah ! fais de moi ce que tu voudras, Diana ; je suis bien souffrante. Ne pouvons-nous aller au château sans paraître à ce bal ?

diana. Viens t’habiller, viens. (À Léo.) Elle dansera, je vous le jure. (Elles sortent.)

léo. Pauvre femme ! elle avait des larmes aux yeux. Mon Dieu ! mon Dieu ! avais-je le droit de compromettre son bonheur en faisant le sacrifice du mien ? Monsieur le chevalier, vous accompagnerez ces dames au bal, si vous voulez. Voici une invitation ; vous avez ce qu’il vous faut ?…

paulus. Un habit à la française parfait. (Seul.) Chez la grande duchesse ? presque à la cour… Oh ! oh !… fort bien. (Il sort après Léo, en apercevant Frantz et Flaming.)


VII. — FRANTZ, FLAMING, en costume d’étudiant.


frantz. Et lu les a vus ?…

flaming. Lui seulement, te dis-je ; lui que nous