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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

venons de rencontrer ; mais sans doute elle est dans l’hôtel. On parlait d’une dame ici, et je crois que M. Burckart est un homme de mœurs trop pures pour emmener une autre femme que la sienne.

frantz. Mais il est monté à cheval à deux pas d’ici, Flaming : il se dirigeait vers la ville.

flaming. Eh bien ! interroge l’hôte.

frantz. Non. Je reste ici seulement.

flaming. Alors j’interroge moi-même. Holà !

l’hôte. Qu’est-ce que veut monsieur ?

flaming. Écoute. Il y a une dame ici, n’est-ce pas ?

l’hôte. Il y en a deux.

flaming. Bon !

frantz. C’est Diana. J’ai reconnu son équipage et sa livrée. Il suffit.

flaming. Que veux-tu faire ?

frantz. J’attends. Tu ne comprends donc pas ? Je connais la femme de M. Léo Burckart.

flaming. Et tu ne le connais pas, lui ?

frantz. Mon Dieu ! comment veux-tu que je le connaisse ? Tu me fais des questions… Naturellement j’ai peu de sympathie pour ce futur ministre, et je n’ai pas tenu à le revoir depuis notre malencontreuse visite à Francfort.

flaming. Mais la société de sa femme ne froisse pas tes opinions politiques, n’est-ce pas ?