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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

minutes, soit dans les jardins, soit dans son cabinet.

le chevalier. Nous avons eu des nouvelles de Votre Excellence ; elle a fait des merveilles au congrès, et je suis heureux d’être le premier à l’en féliciter.

léo. J’avais toujours dit que celui qui de nos jours ferait de la diplomatie franche et loyale, tromperait tous les auties. Ils ne peuvent se figurer que l’on pense ce que l’on dit, ni que l’on dise ce que l’on pense ; et, tandis qu’ils cherchent le sens caché de paroles qui n’en ont pas, on arrive au but, comme la tortue de la fable, en allant droit son chemin. Et ici ?

le chevalier. Oh ! ici il y a bien des choses. D’abord grande effervescence dans l’université…

léo. Je sais.

le chevalier. Mais, de plus, conspiration établie, marchant à son but aussi, moins franchement que vous, monseigneur ; mais ayant cependant bien des chances d’y arriver, si, par un hasard…

léo. Est-ce que vous savez…

le chevalier. Je sais… c’est-à-dire je saurai quelque chose cette nuit. Donnez-moi seulement congé jusqu’à demain, monseigneur.

léo. Vous êtes libre : seulement, prévenez le prince.

le chevalier. Dirai-je un mot de votre retour à madame ?