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LORELY

monseigneur… mais vous voyez que la mienne est meilleure encore.

le prince. Et le lieu de cette réunion ?

léo. Je l’ignore… mais je le saurai. Rentrez dans votre palais : et soit que l’on en ouvre ou ferme les portes… dormez tranquille. Je veille sur vous : je réponds de vous : ma poitrine couvre la vôtre !

le prince. Vous êtes un fidèle et loyal serviteur, Léo.

léo. Oh ! cela, je le sais, monseigneur ; mais, maintenant, j’attends autre chose de vous que la reconnaissance de cette vérité. Maintenant que j’ai l’ait mon devoir ; qu’à ce devoir j’ai sacrifié ma popularité, mon honneur, et que, s’il le faut, je lui sacrifierai ma vie… faites le vôtre !

le prince. Le mien ?

léo. Oui. Des obligations pareilles nous sont imposées ; et la tâche la moins lourde est à vous, monseigneur… Je me suis engagé avec la Bavière, en votre nom. Donnez-moi votre parole.

le prince. Mais vous savez bien ce qui s’y oppose.

léo. Votre amour, n’est-ce pas ? Eh bien ! mon amour à moi… c’est encore un de ces sacrifices que j’ai faits à Votre Altesse, et dont je ne lui ai pas même parlé. Croyez-vous, monseigneur, que je n’aime pas ma femme autant que vous aimez votre maîtresse ? Eh bien ! ai-je hésité un instant à m’en séparer ?…