assis et plongé dans la rêverie, la tête dans ses mains.)
marguerite (se croyant seule, d’abord). Sept heures et demie… Il est parti, et j’ai préparé tout pour cette entrevue qui m’est demandée : pourtant j’hésite encore. Ah !… Léo !
léo. Oui, Marguerite, oui, c’est moi… Viens, mon enfant chérie, viens sur mon cœur, dont tu as été si longtemps, non pas absente, mais éloignée.
marguerite. Léo ! Léo ! que me dis-tu là !… prends garde : je ne suis plus habituée à ces douces paroles ; je les avais presque oubliées. Oh ! c’est maintenant un écho si lointain que je ne puis croire à la voix qui me les dit.
léo. Oui, tu as raison ; et, crois-moi, le moment est bien choisi pour me faire ce reproche… Plains-moi, Marguerite, plains-moi ; car j’ai bien souffert, et je souffre bien encore… J’ai la tête brûlante et le cœur brisé !
marguerite. Ah ! mon ami.
léo. Autrefois, mon Dieu ! quand j’étais fatigué par des rêves, au lieu d’être écrasé comme je le suis aujourd’hui par la réalité… je n’avais qu’à m’approcher de toi, Marguerite ; à poser ma tête sur ton épaule ; comme si ton haleine avait le pouvoir cé-