appris… Qu’as-tu fait cette nuit ? quelle est cette mystérieuse expédition dont tout le monde parle et dont je ne sais rien, moi ? Oh ! tu me fais mourir.
léo. Tu as lu, n’est-ce pas, dans les vieilles histoires d’Allemagne, des récits étranges d’hommes frappés par un tribunal invisible…
marguerite. Le Saint-Vehmé ?
léo. Oui, c’est cela.
marguerite. Ciel !
léo. Des insensés tentent de le faire renaître.
marguerite. Grand Dieu ! je comprends tout… il y a deux mois à peine, un écrivain politique a été frappé par eux, et toi-même… ah ! Léo ! c’est le même sort qui le menace !
léo. Rassure-toi, Marguerite…
marguerite. Oui, toi !… il y a des gens qui te calomnient, qui te haïssent. Aujourd’hui même un journal t’accusait de je ne sais quels crimes publics… Je ne te quitte plus : tu ne sortiras pas, vois-tu ; des amis veilleront sur toi ! Oh !… bien plus !… ne reçois personne… il en est qui se présentent dans les maisons, qui demandent à voir, à remettre une lettre… Tu obtiendras un congé du prince, n’est-ce pas ? nous fuirons d’ici bien accompagnés, loin de ces terribles conspirateurs…
léo. Enfant, c’est une petite lâcheté que tu me proposes, avec tes douces craintes d’épouse ; mais, sois tranquille, puisque ton instinct bienveillant t’a