Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chevet de l’église rappellent ces mots de Virgile :


           ………Pendent opera interrupta, minæque
Murorum ingentes, æquataque machina cœlo.


Cette église est l’image de la constitution allemande, qui n’est pas près non plus de se voir terminée, malgré tous les soins qu’y apportent les peuples et les princes.

Comme commerce, on peut avouer que Cologne abuse du nom de Farina. Tout un quartier est occupé par ces marchands d’eau de toilette. On peut aller voir Deutz, le faubourg, au bout du grand pont de bateaux, faire de petites excursions à Dusseldorf, la ville des artistes, à Bonn, la ville des étudiants ; — les vapeurs et le chemin de fer vous conduisent, en une heure, à l’une ou à l’autre. Les gens pressés jettent un dernier coup d’œil aux tours qui regardent le fleuve aux vertes promenades, situées au sud de la ville, et le chemin de fer du Nord, les mène, en trois heures, à la station d’Aachen, que nous appelons Aix-la-Chapelle.

On connaît ce vieux séjour de Charlemagne, le lac voisin où il jeta son anneau, l’église byzantine où sa tête incrustée d’or, son bras gigantesque et ses ornements impériaux sont montrés aux fidèles à certaines fêtes de l’année. La ville est au reste toute classique et presque neuve, avec de grandes rues, où l’ombre n’existe guère et cette belle place devant le casino des bains où coule la fontaine