Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/303

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nait de rendre au prétendant l’hommage dû par ses ancêtres. Elle a ouvert ses beaux yeux le matin, — ne sentant plus la secousse des machines qui avait bercé son sommeil, a passé ses mains dans ses cheveux dénoués et a dit : « Où sommes-nous ? » — Cela pouvait s’adresser au voisin de gauche, mais il dormait profondément. J’ai répondu, connaissant les lieux et l’heure. « Madame la comtesse, nous arrivons à Cologne. » Un sourire de dents blanches, accompagné d’un Ah ! modulé, m’a payé de cette réponse qui n’était que bien naturelle.

II. — De Cologne à Liége.

J’ai un bonheur singulier pour me trouver dans les pays au moment des fêtes. Cologne respirait la joie. On fêtait la Vierge d’août, et tous les quartiers catholiques, qui forment la majorité dans cette ville, étaient en kermesse avec des bannières flottant au vent, des guirlandes à toutes les fenêtres, des branches de chêne formant une épaisse litière sur le pavé des rues. Des processions triomphales se dirigeaient vers les églises et surtout vers la cathédrale, dont l’abside terminée est livrée au culte, tandis que le transept, encombré de matériaux et de charpentes, coupe en deux, par l’absence de ses constructions, les portions plus avancées. Les énormes grues qui dominent le