Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/311

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citadelle, il ne m’était plus difficile de m’y reconnaître. — En redescendant la rue qui conduit au pont des Arches, on se trouve sur une place longue, plantée d’arbres, moitié boulevard, moitié marché, ornée au milieu de trois fontaines dans le goût de la renaissance, construites en forme de pavillon comme celle des Innocents. En face, à gauche, est l’hôtel de ville, qui n’a rien de remarquable, le seul du reste en Belgique qui ne soit pas un chef-d’œuvre d’architecture gothique. Cela suftit pour indiquer que Liège n’a jamais été une cité républicaine comme ses sœurs du pays de Brabant.

À cette longue place en succède immédiatement une autre plus carrée, où se trouve le palais de justice, dont nous avons déjà parlé. Ensuite vient kl troisième place, encore contiguë aux deux autres, plantée en quinconce et qu’on appelle la place Verte. Après quoi on arrive au théâtre, grand et lourd, bâti sur le modèle de l’Odéon, et dont mademoiselle Mars a posé la première pierre en 1818. Cela ne nous rajeunit pas.

De ce côté s’étend toute la ville neuve, aux larges rues bordées de trottoirs en bitume, aux boutiques parisiennes, offrant derrière leurs vitrages de cuivre et déglaces les étalages les plus splendides ; bien plus, un passage, le passage Lernonnier, qui ne fait plus l’envie et le désespoir de Bruxelles, depuis qu’on a ouvert dans cette ville les galeries de Saint-