Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/334

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s’est terminée, comme toutes nos fêtes dominicales, par l’ascension d’un ballon jaune qui s’est élevé très haut en emportant l’écho des applaudissements de la foule.

En revenant, je suis entré dans l’église du Sablon, où reposent les cendres de Jean-Baptiste Rousseau, en face de l’hôtel d’Aremberg, dont l’ancien maître l’avait accueilli dans son exil. — Je me disais à ce propos, et en songeant aux nombreux exilés qu’avaient en divers temps recueillis les Pays-Bas, que leur séjour dans ces contrées à la fois étrangères et françaises avait toujours servi beaucoup à propager au dehors noire littérature et nos idées. Pour moi, j’ai toujours considéré les pays de langue française, tels que la Belgique, la Savoie et une partie de la Suisse et des duchés du Rhin, comme des membres de notre famille dispersée. N’existe-t-il pas, malgré les divisions politiques, un lien pareil entre les pays de langue allemande ? Je n’entends parler ici que d’une frontière morale, dont les étrangers peuvent aussi, çà et là, rejeter les limites au-delà des nôtres ; mais si le style est l’homme, il faut reconnaître que la partie éclairée et agissante des populations dont je viens de parler est de même nature que la nôtre, comme sentiment et comme esprit. — Je ne crois pas à la culture de la langue flamande, malgré les chambres de rhétorique et les concours de poésie, — et au contraire on connaît, ou plutôt on ne re-