Page:Nerval - Napoléon et la France guerrière, 1826.djvu/18

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Ce cri, que répétaient nos guerriers intrépides,
Couvrit d’abord le bruit des foudres homicides,
Mais bientôt il expire en murmure confus ;
C’est le dernier éclat d’un feu qui s’évapore,
Le dernier tintement d’un son sublime encore,
Que bientôt on n’entendra plus !

Le son s’éteint et meurt ; mais l’écho s’en empare,
Et le porte aux autres échos ;
Il annonce partout que le destin barbare
Dans la nuit du cercueil a plongé nos héros :
On pleure, on gémit, on soupire,
Le deuil plane sur les Français ;
Et l’étranger lui-même admire,
Et rougit un moment de son lâche succès.


*

Ils sont morts ! Les voilà ! Sur leurs yeux intrépides,
Un tranquille sommeil a semblé s’épancher,
Le calme règne encor sur leurs faces livides :
Qu’avaient-ils à se reprocher ?
Le soin d’une juste défense
Avait pu seul armer leurs bras,
C’est pour leur chef, c’est pour la France,
Qu’ils avaient reçu le trépas ;