Page:Nerval - Napoléon et la France guerrière, 1826.djvu/28

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Ces vaincus d’autrefois ne te connaissent plus :
Mais redeviens toi-même, et reparais leur maître !…
Ils gardent sans effroi ce que tu sembles être,
Et s’enfuiront encor devant ce que tu fus !

Mais ton âme n’a plus sa brûlante énergie,
Ton talisman sans force a perdu sa magie,
Et les fers ont usé ta vie et ton ardeur :
Ainsi le roi des bois devient doux et docile,
Et se laisse guider par le chasseur habile,
Qui sut enchaîner sa fureur.

Tu n’es plus à présent qu’un mortel ordinaire,
Faible dans l’infortune et sensible aux malheurs ;
Plus d’encens ! plus d’autels pour l’enfant de la terre !…
On ne peut désormais t’accorder que des pleurs.

Il fallait rester grand en restant à ta place,
Au lieu de te plier, te briser sous le sort,
Tu pouvais en héros défier sa menace :
N’avais-tu pas toujours un asile ?… la mort !

La mort, mais elle est là : c’est Dieu qui te rappelle ;
Il va te délivrer de l’écorce mortelle