Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/73

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MAZETTO. — Demandez au seigneur Fabio si, le costume aidant, il n’a pas cru tantôt voir passer madame elle-même ?

FABIO.Eh bien ! cette femme…

MAZETTO. — Cette femme, seigneur, est celle qui vous attend à la Villa-Reale, ou plutôt qui ne vous attend plus, l’heure étant de beaucoup passée.

FABIO. — Peut-on imaginer une plus noire complication d’intrigues ?

MARCELLI. — Mais non ; l’aventure est plaisante. Et, voyez, la signora elle-même ne peut s’empêcher d’en rire… Allons, beau cavalier, séparons-nous sans rancune, et corrigez-moi ce drôle d’importance… Ou plutôt, tenez, profitez de son idée : la nuée qu’embrassait Ixion valait bien pour lui la divinité dont elle était l’image, et je vous crois assez poëte pour vous soucier peu des réalités. — Bonsoir, seigneur Fabio !

FABIO, MAZETTO.

FABIO, à lui-même. — Elle était là ! et pas un mot de pitié, pas un signe d’attention !