ont un peu dansé et joué de leurs instruments, le nazir et les autres personnages font leur entrée et se mettent en cercle. Le nazir demande :
— Combien doit Owad, le fils de Regeb ?
Les musiciens et les danseurs, qui jouent alors le rôle de simples fellahs, répondent :
— Dites au clerc de consulter le registre.
Ce clerc est vêtu comme un Cophte ; il a un turban noir et porte à sa ceinture tout ce qu’il faut pour écrire. Le cheik lui dit :
— Pour combien est noté Owad, le fils de Regeb ?
Le clerc répond :
— Pour mille piastres.
— Combien a-t-il déjà payé ? ajoute le cheik. On lui répond :
— Cinq piastres.
Alors, il dit au débiteur :
— Homme, pourquoi n’as-tu pas apporté d’argent ?
L’homme répond :
— Je n’en ai pas.
— Tu n’en as pas ? s’écrie le cheik. Qu’on couche cet homme à terre ! ajoute-t-il.
On apporte une espèce de nerf de bœuf dont on frappe le pauvre hère. Alors, il crie au nazir :
— O bey ! par l’honneur de la queue de ton cheval ; ô bey ! par l’honneur du bandeau de ta tête, ô bey !
Après une vingtaine d’appels aussi absurdes faits à la générosité du nazir, le patient cesse d’être battu, on l’emmène et on le met en prison. Autre scène : la femme du prisonnier vient le voir et lui demande comment il se trouve ; il lui répond :
— Fais-moi le plaisir, ma femme, de prendre quelques œufs et quelques pâtisseries, et porte-les à la maison du Cophte en le priant d’obtenir ma liberté.
La femme rassemble les objets demandés et les porte dans