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lorely.

Je laissai mon compagnon s’arrêter à Schœndorf, et je continuai à marcher ; mais, à mesure que j’avançais, la nuit devenait plus noire, et une pluie fine ne tarda pas à tomber. Dans la crainte qu’elle ne devint plus grosse, et, malgré tout mon courage, je n’avais pas prévu ce désagrément, je résolus de m’arrêter au premier village, et de réclamer pour moi le tarif des compagnons, étudiants et autres piétons.

J’arrive enfin à une auberge d’une apparence fort médiocre et dont la salle était déjà remplie de voyageurs du même ordre que celui que j’avais rencontré ; les uns soupaient, les autres jouaient aux cartes. Je me mêle le plus possible à leur société, je hasarde des manières simples, et je demande à souper en même temps que l’un d’eux.

— Faut-il tuer un poulet ? me dit l’hôte.

— Non ; je veux manger, comme ce garçon qui est là, de la soupe et un morceau de rôti.

— De quel vin désire monsieur ?

— Un pot de bière, comme à tous ces messieurs.

— Monsieur couche-t-il ici ?

— Oui, comme tous les autres ; mettez-moi où vous voudrez.

On me sert, en effet, le même souper qu’à mon vis-à-vis ; seulement, l’hôte était allé chercher une nappe, de l’argenterie, et avait couvert la table autour de moi de hors-d’œuvre auxquels prudemment je ne touchai pas.

Ce brillant service me parut de mauvais augure, et je vis tout de suite que le monsieur perçait sous le piéton ; c’était à la fois flatteur et inquiétant. Ma redingote n’avait rien de merveilleux ; en somme, plusieurs des jeunes gens qui étaient là en portaient d’aussi propres ; ma chemise fine peut-être m’avait trahi. Je suis sûr que ces gens me prenaient pour un prince d’opéra-comique, qui se découvrirait plus tard, montrerait son cordon, et les couvrirait de bienfaits. Autrement, je m’expliquerais mal les cérémonies qui se firent pour mon coucher. On commença par m’apporter des pantoufles dans la salle même du gasthaus (cabaret) ; puis la maîtresse de la maison avec un