Aller au contenu

Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

18 INTRODUCTION,

cence. Devons-nous nous arrêter ici ? Avons - nous nommé tous les coupables ? Nous ne le croyons pas. La moitié seulement de notre tâche est remplie. Nous n’avons parlé que des circonstances littéraires qui ont pu favoriser l’apparition de ces compositions cyniques au bas des journaux. Mais ces circonstances ne sont-elles pas elles-mêmes le reflet de circonstances qui ont pris place dans le monde des faits ? Pour ({u’on jette à la face d’une société une littérature telle que celle dont nous allons nous occuper, ne l’aut-il pas que cette société ait été, nous ne disons pas complice, mais témoin d’étranges choses, et qu’elle ait assisté à l’inimolation de tous les grands principes ? Lorsque la société a une foi, une loi, un pouvoir, une liberté, lorsqu’elle est réglée par les principes du bien, quand elle est dans les conditions de la justice^ et de l’équité, lorsqu’elle marche avec honneur dev.uit les hoiiunes, avec sainteté devant Dieu, et que la séparation du bien et du mal est claire et manifeste, alors on n’ose point lui apporter de semblables ouvrages. Mais quand la société est sous le joug d’un parti (pii n’a ni foi politique, ni foi religieuse, quand elle n’a ni loi permanente, ni principes arrêtés, quand l’improbité prévaut, quand le bien d’aujourd’hui est le mal de demain, et que le mal cK* la veille devient vertu à son tour, alors la société, descendant au-dessous du niveau de la civilisation, peut être inondée par ses égouts.

Ne serait-ce pas ce qui arrive aujourd’hui ? Qui donc, dans les régions supérieures où s’agitent les destinées Trance, pourrait faire rougir celte littérature (ir la