INTRODUCTION. 17
grands dignitaires de l’Élat, écoutez les docteurs de la science et tirez les consé(}uences de leurs doctrines panthéistiques, vous verrez apparaître ces tristes conclusions. Faites mieux encore, frappez à la porte du monde politique, vous y trouverez M. Thiers, l’historien fataliste, qui vous apprendra comment Danton a été admirable jusqu’à sa chute ; Robespierre admirable, tant que les thermidoriens, ses émules de crimes, ne l’ont pas renversé sanglant et haletant de sa course, à travers les échafauds ; le Directoire admirable, tant que Bonaparte n’a pas l’ait sauter la majorité des Cinq-Cents par les croisées de l’orangerie de Saint-CIoud, en attendant qu’il nous montre que IS’apoléon a été admirable jusqu’à l’Ile d’Elbe exclusivement, puis jusqu’à Sainte-Hélène.
Donc, le succès est la mesure du droit ; l’intelligence qui s’élève au succès sur les ailes de l’habileté est la reine légitime du monde. Croyez-vous qu’une pareille morale, dans les régions les plus élevées de la littérature, soit bien propre à redresser les intelligences et à purifier les cœurs ? Pensez-vous que cette réhabilitation philosophique des mauvais principes, et cette réhabilitation historique des natures souillées, doivent et puissent fermer les feuilletons des journaux à la poétique de MM. Sue, Soulié, Balzac et Alexandre Dumas ? A mesiu’e que nous avançons, le cercle de l’accusation s’élai-git. Une partie de la littérature dramatique est venue s’asseoir à coté du roman-feuilleton, les écoles panthéistes de la })hilosophie et fatalistes de l’histoire n’ont pas réussi à mieux prouver leur inun-
