.20 INTRODUCTION.
Cette corruption qui desccnH des hautes sphères de la politique, est-ce seulement à la mauvaise nature des hommes qu’il faut l’atlrihuer ? Sont-ce leur caractère, leurs mœurs, leurs passions qu’il faut en accuser ? Ou hien ne sont-ils eux-mêmes que l’expression perverse d’un mauvais idéal ? Sont-ils corrompus par leurs principes ?
Pour résoudre cette question, il est juste de ne pas
prêter aux gens qui dominent cette société, nos idées,
mais de les juger d’après les leurs. Ils sont venus souvent
à la tribune développer leur idéal social. Que résulte-t-il
de leurs paroles ? Que la société actuelle est
assise sur le principe de la nécessité. M. de Brogiie, un
de leurs esprits les plus élevés, n’a pas laissé de doute
sur la pensée des conservateurs à ce sujet, dans une
séance parlementaire demeurée célèbre, alors que pour
justifier la conduite qu’il se proposait de tenir, relativement
à Madame, duchesse de Berri, contrairement à
tous les principes, il arguait de ce que l’on n’avait pas
cessé d’agir en dehors des principes, pendant et depuis
la révolution de juillet, pour obéir uniquement au
principe de la nécessité dont il venait proclamer la souveraineté.
Qui ne comprend toute la portée de cette déclaration ?
Les circonstances deviennent souveraines,
et les doctrinaires, qu’on a spirituellement définis, dex hommes qui font des doctrines pour les circonstances et selon les circonstances ^ sont leurs ministres. 11 ne s’agit plus de savoir ce qui est juste et injuste, il s’agit de savoir ce qui est nécessaire. Entre le passé, le présent et l’avenir, plus de lien, de solidarité. Les générations se