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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/48

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no INTRODUCTION.

publique avec les institutions que les régimes précédents avaient créées poiu* entretenir l’amour des grandes choses ? Certes, l’Empire avait ses misères et ses ombres, et la liberté, sous le régime impérial, pleurait si haut nos droits perdus, qu’on entendait encore percer sa plainte à travers le tumulte de la gloire. Cependant, à un point de vue, cette époque était grande ; la soif du lucre n’avait point desséché toutes les âmes ; la route du sacrifice et du dévouement n’était point abandonnée, et c’étaient de nobles cœurs que ceux qui battaient si fort et si vite, quand un rayon de l’étoile de l’honneur venait les toucher. Pour l’obtenir, que de périls bravés, d’obstacles vaincus, de travaux accomplis !

On allait la chercher au milieu des canons vomissant 

la flamme, sous les pieds des chevaux d’une innonibrable cavalerie, sur les murailles des villes se couronnant de feux, à travers les glaces du nord, sous les ardeurs dévorantes du midi, et, lorsque, au mUieu de la tempête de la bataille, l’Empereur, semblable au ii^énie de la guerre, entouré de sombres vapeurs entrecoupées d’éclairs, et amioncé par les roulements du tonnerre, tel que le peignait cet Ossian qu’il aimait, lorsque, au milieu de la bataille. Napoléon se penchait sur un mourant, et attachait l’étoile de l’honneur à sa ])oitrine, le mourant oubliait la mort, et, retrouvant dans sa joie un rosle de vie, il se redressait sur ses pieds et faisait retentir jusqu’au ciel le cri de : Vive l’Empereur ! Que n’a-t-on pas fait de nos jours pour réduire à néant cette merveilleuse inlluence ? N’a-t-on pas égaré le signe des braves sur toutes les poitrines