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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/47

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INTRODUCTION. 29

rents, leurs amis et leurs créatures d’avantages de toute espèce, au lieu de faire les affaires de la France ? Ne demandez plus pourquoi, dans une pareille situation, la littérature corrompue et corruptrice est venue. Elle est venue, parce que c’était son heure ; parce qu’elle a devant les yeux une scène politique où l’égoïsme cherche à parvenir et à dominer à tout prix, où les mots de droits et de devoirs n’existent pas, où l’on ne croit qu’à l’hahileté, et qu’elle est la glorification de l’égoïsme, de l’orgueil et de l’hahileté ; où l’on accepte la force, malgré ses souillures, et (ju’elle est l’apothéose de la force souillée. Elle a vu le carbonaro Basile rendre la justice, Figaro siéger au pouvoir, et, comme plus d’un procès scandaleux l’a prouvé, Robert-Macaire administrer. Alors elle a réfléchi cet idéal immonde, en comptant sur l’impunité, quelque chose de plus, sur la faveur des lecteurs habitués à voir de pareils spectacles se dérouler sous leurs yeux.

Que n’avons-nous pas vu en effet depuis ces dernières années ? iN’a-t-on pas honoré la félonie, persécuté la probité politique dans tous les partis, flétri la fidélité, donné des primes à l’infamie et à la défection ? iN’at-on pas employé tous les moyens pour activer les flammes impures de l’amour du lucre, décrié les tendances morales et tout concentré dans les intérêts matériels ? jN’a-t-on pas l’ait de la politique un marché où les consciences, semblables à un vil bétail, se sont vendues aux enchères ? Selon l’énergique expression de cet historien, n’a-t-on pas déshonoré les honneurs eux-mêmes, et bal tu mounnie au jtrofit de la démoralisation