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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/50

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32 INTRODUCTION.

vancoment de sa fortune. Lepoëte vendu et le pliilosoj )l)e renégat ont été récompensés au nom de la France. î*»ien n’a été omis pour fausser toutes les idées, et confondre les notions du juste et de l’injuste. Les anciens carbonari et les fervents admirateurs de Marat, devenus paii’s de France pour avoir apostasie leurs opinions républicaines, ont expulsé, ont jugé les Chateaubriand, les Fitz-James, les Montmorency, les Saint-Priest, les llyde-de-Neuville, les Kergorlay et les Conny, devenus criminels pour avoir persisté dans leurs convictions politiques. Souvenir qui, à l’heure où nous parlons, nous couvre encore le front de rongeur ! on a marchandé, d’une main avare, une pension de quelques mille francs à la veuve d’un général en chef, mort en Afrique au champ d’honneur, en combattant pour la France ; on a donné quinze cents francs de revenu viager au savant qui, surprenant, pour ainsi parler, le secret de Dieu, a forcé la lumière à écrire sous sa dictée les images sur lesquelles elle épanche ses rayons ; on a donné cent mille francs à la population tout entière, se tordant épouvantée, mourante et déjà bleuâtre dans les étreintes homicides du choléra, qui la marquait de son formidable sceau : mais quand Deutz, le traître, a proposé de vendre une princesse courageuse, la libéralité des ministres du système actuel, s’exaltant en proportion de la grandeur de l’infamie, ils ont estimé l’action de ce juif au taux d’un demi-million ; et, quand Maroto a proposé aux gens du milieu de leur livrer le roi qu’il avait juré de servir, et les compagnons d’armes qu’il avait promis de conduire à la victoire, on a égalé la ré-