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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/51

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LNTRODlJCTIOxX. 33

compense à la honle, et l’on a jeté, comme appoint de ce marché d’ignominie, le grand cordon de la Légion d’honneur autour du col d’un Esparlero. Voilà comment s’est formé l’idéal que vous voyez se réfléchir aujourd’hui dans la littérature, par suite de l’influence que les circonstances politiques ont exercée sur la société. Cette influence a agi de deux manières. Elle a agi d’abord par la contagion de l’exemple, surtout sur cette petite France officielle qui gravite autour du système ; elle a agi ensuite dans un cercle plus étendu, par le défaut d’une direction que les esprits attendent d’en haut et qui, venant complètement à manquer, a laissé toutes les intelligences dans la torpeur d’une oisiveté corruptrice.

On avait amassé des nuages de boue sur la société ; ces nuages se sont ouverts, la honte en est descendue, et, sans pénétrer dans les profondeurs sociales, sur la surface du monde des aflaires du moins elle a coulé à pleins bords, et elle a flétri, sur son passage, les idées, les sentiments et les mœurs. On a excité l’égoïsme, et, dans tous les alentours des régions politiques, l’égoïsme s’est levé et a répondu : « Me voici !» On a attisé les flammes de la cupidité, et la cupidité s’est allumée comme un incendie. La Bourse, avec ses ignobles trafics, semble être devenue le cœur et le cerveau de la petite France qui, par une illusion d’optique, paraît occuper quelquefois la place de la grande, parce que c’est elle qui s’agite sur l’avant-scène des affaires. C’est là que la curée des actions de chemins de fer s’étale dans toute sa gloire. Le charlatanisme de la rue Quincamjjoix