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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/54

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30 IMKODUCTlOiN.

devantures ; dans les églises, oii l’on doie jusqu’aux confessionnaux où doivent s’agenouiller le repentir et riunnililé ; sur les fontaines de nos plaees publiques, et jusque dans les funérailles des hommes les plus ignorés. Un enterrement est devenu une chose de luxe, et la mort, cette fin de toutes les vanités, une vanité de plus, et l’occasion d’un nouveau développement de toutes les supei-fluilés de la magnitieence. Ce goût effréné de parure qui se manifeste dans les vêtements, dans rarcliitecture des églises, dans les ameublemenls, dans la décoration des appartements et dans les fêtes, est descendu, de proche en proche, jusqu’au cercueil. On a des enterrements parés et coquets ; on exige que la mort ait du savoir-vivre, et l’on enjolive jusqu’au néant. Jamais i’unérailles plus brillantes ne furent suivies de deuils moins longtemps portés. Ce signe profond de l’affaiblissement du sens moral, l’oubli des morts commence à se répandre, et bientôt on ne portera pas plus longtenqis le deuil d’un père, dans un certain monde, (|ue le (Uniil d’un gouvernement. Le veuvage, de son côté, abrège sa retraite ; on égayé le deuil, comme on dit ; les douleurs se rencon(rent au concert ou au bal , couronnées de fleurs ou enrubannées, et elles causent de leurs perles entre deux ariettes ou deux maso urk a.

Loin de nous la pensée de vouloir étendre ces observations critiques à l’universalité de la société française, et d’aspirer à diminuer ainsi la foi qu’elle a dans son avenir î La corruption (jue nous venons de peindre Ji’est, à notre avis. (|u’à la surface ; elle esl le reflel d’un