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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/57

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II^TRODUCTION. 39

ments des nations, comme les eaux de la mer, à tel point que, selon l’ingénieuse remarque d’un spirituel orateur (1), on produit des courants factices dans les ports, afin de prévenir, par le mouvement qu’on imprime à ces masses de licpiide stagnant, la décomposition qui enfante des fièvres contagieuses par ses émanations morbides.

C’est par ce défaut d’action que nous expliquons, en partie au moins, les symptômes de corruption qui se montrent dans le monde politique, mais surtout l’influence que cette corruption exerce dans une sphère moins limitée. On a beaucoup parlé et l’on parle encore beaucoup du relâchement des mœurs électorales et parlementaires ; croyez-le bien , ce relâchement ne tient pas entièrement au vice de la loi électorale, quelque mauvaise et quelque restreinte qu’elle soit ; il tient aussi à ce défaut d’une action politique dont nous parlions tout à l’heure. Quel motif veut-on que les électeurs aient, dans les circonstances où nous sommes, de donner leurs voix à tel candidat plutôt qu’à tel autre des deux principales nuances parlementaires qui se partagent la chambre ? S’il y avait un système en face d’un système, on pourrait choisir, et la noble passion du bien public pourrait l’emporter. Mais lorsqu’on voit que, sous tous les ministères, le systèm.e reste le même ; lorsque la page toui’uc, depuis bionlôt quinze ans, sans que la phrase change ; lorsque l’électeur, étranger (1) M. fie Larcy, Discours sur la proposition ( !c MM. Hébert, Coulure cl Laurence rclnlivcmciil au domicile politique.