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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/59

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dominant dans une assemblée, tranchons Ut mol, quand il n’y a pas un noble idéal proposé aune nation par son i^ouvernemcnt, et quand il n’y a pas une action vers cet idéal, la vie nationale s’arrête, et la cessation de la vie nationale produit le même effet, sur un peuple, que la cessation de la vie humaine sur le corps de l’homme.

Si le symptôme est différent, la cause est la même, quand on voit les esprits, fatigués du néant et du vide qu’ils trouvent dans les affaires publiques tournant sur elles-mêmes comme une roue (pii pivote dans le vide sur son immo])ile essieu, chercher ailleurs un aliment à cette activité intellectuelle dont ils sont dévorés dans ce pays. Chacun travaille alors à se faire l’idéal qui lui manque, et comme ce n’est plus la société qui propose un but aux individus, mais les individus qui le choisissent à leur guise, il y a autant de conceptions à ce sujet que d’intelligences, et l’on arrive naturellement à l’apothéose de ia force individuelle, qui reste seule debout, la vie collective et sociale faisant défaut. La société désœuvrée et desheurée s’arrête au coin de chaque carrefour, et demande l’occupation d’esprit et les émotions que les affaires pul)li{jues ont cessé de lui donner, par la faute des pouvoirs qui la gouvernent, elle les demande k des drames réels ou fictifs indi2 ;nes de son intérêt et de son attention. Tout ce qui dépasse un peu le niveau connnun, tout ce qui rompt la monotonie du cours ordinaire des choses, devient l’objet de la préoccupation publique et d’un intérêt qu’on cherclie à dépenser, parce (ju’on ne sait (^u’cn faire. Tantôt c’est un