Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/104

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les autres temps, un cours de principes littéraires, philosophiques, moraux et religieux, appliqué à une foule d’écrits anciens, modernes, contemporains, français et étrangers. C’est une chose incontestable qu’à cette époque véritablement neuve et peut-être unique dans les annales de la critique, elle excita une attention que jusque-là elle n’avait point obtenue, du moins au même degré. Fatigués des mauvaises doctrines, éclairés par leurs tristes résultats, les esprits accueillirent avec intérêt celles qui les ramenaient aux lois immuables de l’ordre et du goût. Accablés par le despotisme, leur ardeur se porta vers les lettres, qui devinrent autant et plus qu’à toute autre époque une occupation générale et un attrait universel. On crut voir d’ailleurs dans les principes philosophiques et politiques de quelques-uns de ceux qui obtinrent le plus de célébrité dans ce genre, et dans leur respect et leur attachement pour les beaux siècles de notre littérature, étroitement liés avec les beaux siècles de notre monarchie, une sorte d’opposition à la tyrannie, et on leur en sut gré. Ainsi donc, par une sorte de réciprocité, les journaux excitèrent l’attention du public, et l’attention du public excita l’émulation des critiques quand ils s’aperçurent qu’ils étaient beaucoup plus lus, ils firent plus d’efforts pour n’être pas trop indignes de l’être. Je n’ai pas cru, Messieurs, que la petite part que j’ai eue à tout cela pût m’empêcher de vous en parler avec franchise. »

C’est l’époque où Geoffroy commence dans le feuilleton du Journal des Débats, contre Voltaire en parti-