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de sa métairie, au château de François Ier, ce que Diogène disait à Alexandre du fond de son tonneau : Ôte-toi de mon soleil !

Le Simple Discours de Paul-Louis, vigneron de la Chavonière, aux membres du conseil de la commune de Veretz, à l’occasion d’une souscription proposée par S. E. le ministre de l’intérieur pour l’acquisition de Chambord (1821), est donc plein de venin politique. En regard de l’éducation que le duc de Bordeaux devait recevoir à Chambord, Paul-Louis met l’éducation universitaire du jeune duc de Chartres, et cherche, dès lors, à faire naître une compétition entre les deux branches de la famille royale. Il trace avec amour cet idéal d’une royauté bourgeoise, que son successeur immédiat dans le genre du pamphlet devait si cruellement exploiter contre le prince au profit duquel Paul-Louis le dessinait alors. Il semble que Chambord soit le seul lieu du monde où l’on ait vu des adultères. Le fils du bourgeois qui, avant 1789, avait été obligé de fuir Paris après avoir déshonoré la femme d’un grand seigneur, le théoricien de morale qui lui-même avait dû fuir Toulouse après une aventure scandaleuse, est sans pitié pour « la femme Montespan et la fille la Vallière » (c’est ainsi qu’il les nomme du haut de son puritanisme démocratique). La cour, qui certes a abrité bien des vices, parce qu’il y a des vices partout où il y a des hommes, n’est, à ses yeux, qu’un antre, une caverne « où l’on ne voit qu’empoisonnement, débauche de toute espèce, prostitution, et où l’on vit pêle-mêle. » Tous